Édition du lundi 16 octobre 2017
Les élus mitigés sur les mesures gouvernementales pour contrer l'avancée des déserts médicaux
« Libérer les initiatives », c'est le maître mot du plan pour « renforcer l'accès territorial aux soins », présenté par le Premier ministre et la ministre de la Santé, vendredi. Ils avaient pris soin de se rendre dans une maison de santé, qu'ils ont inaugurée avant de présenter l'ensemble des mesures de ce plan voulu pour lutter contre l'avancée des déserts médicaux. Celui-ci entérine en effet l'objectif déjà connu de doubler le nombre de maisons de santé pluridisciplinaires d'ici cinq ans. Soit 2 000 en 2022. Le gouvernement prévoit un programme d'investissement de 400 millions d'euros pour cela.
Il rappelle que l'accès aux soins est en général plutôt très bon : « 84 % de la population française réside dans une commune où exerce un médecin généraliste ; 99,9 % accède à un médecin généraliste en moins de 20 minutes ». Mais il y a des territoires où la faible densité conjuguée à une faible accessibilité met en difficulté « environ 5,3 millions d'habitants dans 9 000 communes ». Cela comprend des territoires où l'offre manque déjà ou va manquer à court terme. 8,1% de la population est ainsi concernée mais elle pourrait vite passer à 12 % si les médecins de plus de 65 ans cessent leur activité dans les prochaines années. Cela justifie pour le gouvernement l'encouragement au cumul emploi/retraite, mais également le maintien d'aides à l'installation (par ailleurs revalorisées). Là où le plan innove davantage, c'est lorsqu'il met l'accent sur les nouvelles technologies (télémédecine, aide à l'équipement de 28 000 euros dans les zones sous denses et les Ehpad) ou les coopérations entre professionnels de santé, grâce par exemple au développement des consultations avancées ou l'exercice mixte (salarié/libéral). Le plan veut aussi créer des postes d'assistants partagés entre ville et hôpital pour de jeunes diplômés et valoriser les stages.
Si les rapports s'accumulent en faveur de mesures de régulation pour mieux répartir les médecins, comme le préconisait encore récemment la Cour des comptes (lire Maire info du 26 septembre), ce n'est pas du tout l'option retenue par le gouvernement. Pour Hervé Maurey, président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, ce plan n'est « pas à la hauteur des enjeux » car « rien n’est (...) prévu pour réformer les études de médecine ou réguler l’installation des médecins ». « La commission de l’aménagement du territoire et du développement durable redit sa conviction que seules des mesures de régulation permettront d’enrayer l’aggravation des déserts médicaux » insiste-t-il dans un communiqué diffusé vendredi.
Idem pour l'Association des petites villes de France qui « regrette que le Premier ministre ait fermé la porte à toute tentative de régulation. Les maires des petites villes sont en effet de plus en plus favorables à des mesures de régulation ».
Co-présidente du groupe de travail santé de l'AMF, Isabelle Maincion, maire de La Ville-aux-Clercs, espérait un plan un peu différent : « J'aurais aimé par exemple que la ministre annonce plus fermement l'arrivée d'internes dans nos territoires plutôt que de mesures pour favoriser leur arrivée ». L'élue salue un certain nombre de mesures « qui répondent aux attentes ou demandes des maires ». C'est le cas des assouplissements accordés pour faciliter les consultations avancées. Ou le développement de la télémédecine, ou encore le doublement du nombre de maisons de santé. Mais elle doute que l'objectif soit atteint « sans amélioration des moyens financiers des collectivités ». Il en est de même, pour le développement de la télémédecine qui dépendra aussi du suivi du plan numérique dans les territoires. « Nous restons sur notre faim car le fond du problème reste lié aux financements : les collectivités ne pourront investir davantage sans coup de pouce », assure l'élue qui entend bien faire passer le message mercredi au cabinet de la ministre qui viendra expliquer ce plan aux élus de la commission santé conjointe AMF/France urbaine.
Il rappelle que l'accès aux soins est en général plutôt très bon : « 84 % de la population française réside dans une commune où exerce un médecin généraliste ; 99,9 % accède à un médecin généraliste en moins de 20 minutes ». Mais il y a des territoires où la faible densité conjuguée à une faible accessibilité met en difficulté « environ 5,3 millions d'habitants dans 9 000 communes ». Cela comprend des territoires où l'offre manque déjà ou va manquer à court terme. 8,1% de la population est ainsi concernée mais elle pourrait vite passer à 12 % si les médecins de plus de 65 ans cessent leur activité dans les prochaines années. Cela justifie pour le gouvernement l'encouragement au cumul emploi/retraite, mais également le maintien d'aides à l'installation (par ailleurs revalorisées). Là où le plan innove davantage, c'est lorsqu'il met l'accent sur les nouvelles technologies (télémédecine, aide à l'équipement de 28 000 euros dans les zones sous denses et les Ehpad) ou les coopérations entre professionnels de santé, grâce par exemple au développement des consultations avancées ou l'exercice mixte (salarié/libéral). Le plan veut aussi créer des postes d'assistants partagés entre ville et hôpital pour de jeunes diplômés et valoriser les stages.
Si les rapports s'accumulent en faveur de mesures de régulation pour mieux répartir les médecins, comme le préconisait encore récemment la Cour des comptes (lire Maire info du 26 septembre), ce n'est pas du tout l'option retenue par le gouvernement. Pour Hervé Maurey, président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, ce plan n'est « pas à la hauteur des enjeux » car « rien n’est (...) prévu pour réformer les études de médecine ou réguler l’installation des médecins ». « La commission de l’aménagement du territoire et du développement durable redit sa conviction que seules des mesures de régulation permettront d’enrayer l’aggravation des déserts médicaux » insiste-t-il dans un communiqué diffusé vendredi.
Idem pour l'Association des petites villes de France qui « regrette que le Premier ministre ait fermé la porte à toute tentative de régulation. Les maires des petites villes sont en effet de plus en plus favorables à des mesures de régulation ».
Co-présidente du groupe de travail santé de l'AMF, Isabelle Maincion, maire de La Ville-aux-Clercs, espérait un plan un peu différent : « J'aurais aimé par exemple que la ministre annonce plus fermement l'arrivée d'internes dans nos territoires plutôt que de mesures pour favoriser leur arrivée ». L'élue salue un certain nombre de mesures « qui répondent aux attentes ou demandes des maires ». C'est le cas des assouplissements accordés pour faciliter les consultations avancées. Ou le développement de la télémédecine, ou encore le doublement du nombre de maisons de santé. Mais elle doute que l'objectif soit atteint « sans amélioration des moyens financiers des collectivités ». Il en est de même, pour le développement de la télémédecine qui dépendra aussi du suivi du plan numérique dans les territoires. « Nous restons sur notre faim car le fond du problème reste lié aux financements : les collectivités ne pourront investir davantage sans coup de pouce », assure l'élue qui entend bien faire passer le message mercredi au cabinet de la ministre qui viendra expliquer ce plan aux élus de la commission santé conjointe AMF/France urbaine.
Emmanuelle Stroesser
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